Apparu à la fin des années 90, le flex office gagne aujourd’hui tous les secteurs d’activités. Bouygues Télecom, Sanofi, Axa, Accenture, Société Générale, Icade, Danone, ou encore PSA…, nombreuses sont les entreprises à y être passées. Si le flex office ne représente aujourd’hui que 6 % des modes de travail, il est en forte progression.
Le flex office pour libérer l’espace
En flex office, plus de poste de travail attitré. Les collaborateurs sont invités à choisir parmi une diversité de postures et d’espaces de travail selon les activités qu’ils réalisent. L’objectif : accroitre la collaboration, varier les échanges et favoriser la créativité. Pour certains, la tentation est également grande d’en profiter pour optimiser les surfaces immobilières. Avec des taux d’occupation effectifs moyens des postes de travail entre 50 et 70 % selon JLL, l’argument est alléchant.
Cependant, le passage en flex office n’est pas uniquement une évolution de l’espace de travail. C’est une véritable révolution culturelle et managériale. Ainsi, Lou Marzloff, chargée de projet chez BETC qui fut en charge de l’aménagement du nouveau siège de l’entreprise indique : « La mise en place du flex office nécessite un accompagnement des équipes pour en expliquer les bénéfices individuels et collectifs, du middle management pour prévoir plus de temps dédié à l’équipe, et des nouveaux arrivants pour leur expliquer les règles.» Mehdi Lazrak, responsable innovation Immobilier à la Société Générale préfère ainsi parler de « flex work » plutôt que de « flex office ».
La contrepartie : libérer les temps de travail
Qu’en pensent les collaborateurs ? Déshumanisation de l’espace de travail, perte du sentiment d’appartenance, … les craintes sont nombreuses. Selon la dernière enquête de l’Observatoire Actineo, les salariés les plus satisfaits de leur qualité de vie au travail sont ceux en bureau individuel fermé. Pour autant, selon cette même étude, près de 4 salariés sur 10 seraient ouverts à travailler en flex office. Le flex office est perçu comme une demande de plus de flexibilité de la part de l’employeur. Les collaborateurs peuvent être partants à la condition d’y trouver une contrepartie. Selon Alain d’Iribarne, sociologue du travail, « les collaborateurs acceptent de suivre à la condition qu’on leur laisse plus de liberté pour l’aménagement de leur temps de travail. » A ce titre, la réflexion sur la flexibilité du lieu de travail ne peut se disjoindre d’une réflexion sur la flexibilité du temps de travail.